Les Veilleurs

Les Veilleurs

Projet pour le Square du 22e présenté par Florent Cousineau



Le monument en construction

Souligner l'importance de ce bataillon, souligner aussi son enracinement à Saint-Jean-sur-Richelieu, constitue un moment de première importance et demande la conception, selon nous, d'une œuvre à la fois monumentale et sobre, marquée de noblesse et d'élégance.

Nous avons voulu éviter l'approche trop dirigée et représentative afin de permettre aux visiteurs, dans un désir bien affirmé d'accessibilité, de s'investir dans une lecture ouverte de l'œuvre. Par contre, des références subtiles permettront aux passants de saisir le message que nous souhaitons lui transmettre. Les formes auront donc une force symbolique, mais porteront aussi un langage abstrait efficace et fort, un équilibre des formes et des matériaux qui, par lui-même, invitera au respect.

Le défi est de taille de créer une œuvre à la fois imposante et sobre, accessible tout en offrant une esthétique tout à fait contemporaine.

Les Veilleurs est une œuvre sculpturale et signalétique qui souligne le centre du jardin qui la reçoit et invite à l'arrêt, au recueillement. En marge du fourmillement de la ville, le jardin se présente un peu comme un écrin pour cette œuvre qui prend valeur de mémorial.

Sur une dalle de bonne circonférence, s'élève donc une sphère de granit noir. Elle évoque bien sûr une planète, notre terre. Elle s'offre à notre regard et sa présence est imposante. L'aspect très lustré du globe et sa simplicité constituent un attrait certain. Trois grandes formes élancées l'entourent et semblent la protéger. Ces «veilleurs» évoquent la force de paix des membres du bataillon du Royal 22e Régiment, de ces hommes qui, dans leur simple humanité, ont fait la différence en temps de guerre. Ce sont des «veilleurs de mémoire», ce sont des «veilleurs de paix».

La silhouette très élancée de ces «veilleurs» donne à l'œuvre un élan vertical et contribue ainsi à la monumentalité de l'ensemble. Faits d'acier inoxydable, ils s'élancent tels des lances miroitantes. Le soir venu, un système d'éclairage les met en valeur et donne à l'ensemble une présence marquée dans le paysage urbain.

Des éléments symboliques et textuels seront gravés sur la base de l'œuvre monumentale. Tout d'abord, bien sûr, le castor et sa devise: «Je me souviens». Puis, la fleur de lys. Deux motifs importants qui témoignent du fait français. Nous souhaitons en outre que la base du socle reprenne une strophe tirée du patrimoine musical. En effet, la musique, comme on le sait, a joué un rôle de premier plan au front, comme instrument de patriotisme, mais plus intimement comme source de réconfort, d'expression d'émotions multiples. Cris de ralliement ou d'espoir, ces airs et chansons marquaient le pas. Ils ont donné lieu à tout un patrimoine populaire. Un extrait de la chanson fétiche «Vive la canadienne» pourra être gravé à la base de l'œuvre, évocation de l'expérience intime du soldat et du patriote. On y verra une référence directe à la première guerre mondiale.


Le monument en construction

Architecte : Option Paysage, Alain Baillargeon
Imagerie numérique : L'Antenne Digitale
Luminaires LED : LSAV
Technicien au montage : Luc-Emmanuel Germain